Pratiquer la danse thérapie
Pas de mouvements codés, de pas imposés, de technique à maîtriser. En danse-thérapie, seules comptent l’émotion et l’expression de soi. Pour réveiller son énergie, ou sa sensualité. Entretien avec France Schott-Billmann, danse-thérapeute
Psychanalyste et professeure d’art-thérapie à l’université Paris-V, France Schott-Billmann étudie les phénomènes de transes dans les sociétés primitives. Elle est l’auteure du Besoin de danser (Odile Jacob, 2001).
Psychologies : Quelle différence y a-t-il entre la danse et la danse-thérapie ?
France Schott-Billmann : Au-delà du simple divertissement, la danse inaugure un nouveau rapport au corps, au plaisir, à l’autre et à soi-même. Mais là où le tango ou la salsa mettent en scène le couple de manière codée, la danse-thérapie permet de recréer cette relation, de l’habiter. En danse, le désir de maîtriser la technique prime ; en danse-thérapie, c’est l’expression de soi, l’émotion, l’intensité qui est recherchée. Il n’y a pas d’apprentissage.
Le parquet de danse peut-il remplacer le divan ?
La danse populaire représentait autrefois une forme de thérapie sociale, qui allait bien au-delà du simple défoulement. Danser permettait de ressentir son appartenance à une communauté. En forçant le trait, on peut dire que le parquet est assimilable à un divan où l’on parlerait avec son corps, et avec le groupe. Dans l’analyse, on rencontre son inconscient, dans la danse-thérapie, son « danseur », cette partie de soi qui cherche à renouer avec la joie de vivre. Le groupe est, pour celui qui danse, comme une mère qui berce son enfant : il le stimule tout en l’enveloppant, donc le rassure. Il le soutient tout en l’invitant à s’individualiser.
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